Mythes et jupes
Mythes grecs, écriture orale et sonore - Création 2019
«Mythes et jupes» est un spectacle sur les représentations du corps féminin. Un récit à voix haute où le conteur divague à tout va sur le mythe d’Aphrodite, évoquant et interrogeant les regards portés sur le corps féminin.
Le mythe d’Aphrodite : petit rappel des faits !
Un beau matin, Aphrodite sort de la mer. Rien ne va plus : la Terre n’a jamais porté un être féminin aussi beau. Un rien l’habille et en particulier sa ceinture. Rapidement présentée aux dieux de l’Olympe, elle est immédiatement reconnue comme déesse de la beauté, mais aussi de l’amour.
Zeus – Roi de l’Olympe – la marie immédiatement à l’un de ses fils. Mais pas n’importe lequel : Héphaïstos ! Dieu des forgerons, il est également le plus laid et le plus boiteux. Tout va bien cependant dans cette union conjugale – forcée ! – jusqu’à ce que l’ennui envahisse Aphrodite, car chaque nuit son mari l’abandonne pour travailler. Arrive alors Arès, le Dieu de la guerre, devenant l’amant d’Aphrodite. L’union illégitime – et suave – les comble pleinement, sur bien des plans.
Mais vient ce petit matin où les deux amants peinent à se quitter. Ils traînent, le Dieu du Soleil les découvre puis les dénonce lâchement auprès d’Héphaïstos. Blessé, il tend alors un piège aux deux amants et rend publique leur relation adultère.
À partir de là, tout bascule pour Aphrodite qui, au départ, n’avait rien demandé à personne. Du statut de la Déesse de la Beauté et de l’Amour, son nom devient alors celui du désir, de l’adultère.Écouter l’interview de l’artiste sur Radio Nova Lyon 👇
En contant le portrait et le parcours de l’emblématique déesse grecque, l’artiste révèle comment, aujourd’hui encore, une femme peut être rendue coupable d’être belle, libre et désirable.
Que lit un regard posé sur une tenue vestimentaire laissant découvrir un brin de peau, une paire de jambes, un dos… ? Quels regards sont posés sur une attitude ? Le mythe offre l’occasion de jouer avec les notions et les perceptions du désir physique, ses mécanismes et ses frustrations.
À l’écriture orale s’ajoute l’écriture sonore, réalisée d’après un collectage de paroles.
Le conteur a rencontré des lycéens en tête à tête. Derrière lui, plus de cinquante jupes numérotées et disposées sur un portant. Chaque jeune invité(e) donnait alors un numéro, puis se voyait remettre la jupe correspondante. Au micro, l’invité(e) devait ensuite décrire le vêtement, puis imaginer celle qui le porte à partir de sa couleur, sa coupe, sa taille, ses motifs, sa matière. Et de fil en aiguille, imaginer à quel moment le vêtement est porté, dans quel but a-t-il été acheté, s’il a déjà été retiré devant quelqu’un, le sentiment qu’il procure, le statut qu’il confère au corps…
Ce dispositif d’interview a in fine amené les invité(e)s à livrer leur regard sur le vêtement et le corps féminin. Des montages réalisés à partir d’extraits d’entretiens et d’échantillons musicaux, sont ainsi diffusés à la manière d’un chœur de paroles accompagnant le mythe.
Ce spectacle a été proposé par le musée gallo-romain de Vienne St Romain-en-Gal dans le cadre son parcours EAC (plus d’informations sur la page EAC du Musée), et par le dispositif Bib’en scènes 2022 de Savoie Biblio.